Fake news : les médias sociaux font le ménage!
Comme nous le constations dans mon précédent billet, les gens utilisent de moins en moins les médias sociaux pour s’informer.
C’est sans doute pour le mieux. « Une information fausse a 70% de plus de chances d’être propagée sur Twitter », affirmait une étude que publiait le MIT en mars dernier. (1) Les résultats effarants de cette étude étaient expliqués ainsi : « Les mensonges se diffusent significativement plus loin, plus rapidement, plus en profondeur et de façon plus large que la vérité dans toutes les catégories d’information, avec des effets plus prononcés quand il s’agit de nouvelles erronées sur la politique. » (2)
La prolifération des fausses nouvelles vient chatouiller notre épiderme au point où les géants de médias sociaux déploient des initiatives afin de regagner la confiance de leurs utilisateurs. Espérons que ceux-ci ne sont pas uniquement motivés par la protection de leur bien le plus inestimable : leur précieuse image de marque.
« La gestion de fakes news est depuis longtemps un sujet délicat pour Facebook, qui peine à trouver l’équilibre entre défenses de la liberté d’expression et lutte contre la désinformation. » (3)
De quoi parlait-on cet été dans le cyberespace? On parlait des initiatives des médias sociaux pour faire le grand ménage et protéger leurs utilisateurs :
La première phase de cette initiative sera d’apporter plus de contexte aux contenus des vidéos.
Accusé à plusieurs reprises de véhiculer des fausses nouvelles, Twitter a suspendu plus de 70 millions de comptes spams en mai et juin dernier afin de protéger les utilisateurs.
Afin de lutter contre les scams, spams et autres fausses nouvelles, WhatsApp limitera le nombre de messages pouvant être transférés en une seule fois.
La publication de fausses rumeurs ayant provoqué le lynchage de plusieurs personnes en Inde, Facebook retirera les contenus trompeurs pouvant engendrer de telles violences.
Trop peu, trop tard? Gardons espoir, car des journalistes d’ici ont décidé de prendre les choses en main. Voici deux initiatives particulièrement intéressantes au Québec.
Depuis quatre ans, le journaliste Jeff Yates (alias l’Inspecteur viral) mène un combat contre les fausses nouvelles qui se propagent sur le Web. Écoutez l’audio fil de l’émission Corde sensible de ce vendredi 13 juillet dernier : vous découvrirez à quel point les fausses nouvelles imprègnent nos réseaux sociaux, mais aussi quelles sont les solutions pour les endiguer.
Cette formation de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec est offerte aux étudiants du 2e cycle des écoles secondaires. L’objectif est d’aider les jeunes à repérer les fausses nouvelles et à mieux comprendre leur impact dans la société. Voir aussi l’article Lutter contre les «fake news» en classe publié dans Le Devoir.
La propagation des fausses nouvelles semblent s’être accélérée depuis l’arrivée du Web social. Il aura fallu que des drames sordides (tels que des lynchages en Inde suite à la propagation de fausses rumeurs sur WhatsApp et Facebook) viennent bouleverser des sociétés (et marquer des vies à tout jamais) pour pousser Facebook, Twitter, WhatsApp et YouTube à prendre enfin action. Heureusement que les liens de confiance entre les individus et les médias sociaux s’étiolent. Oui, heureusement, car c’est sans doute pour le mieux. Aiguisons maintenant nos esprits critiques!