Le code d’éthique des hackers
Comme nous avons clarifié la différence entre les hackers et les crackers dans mon précédent billet, vous serez peut-être moins surpris d’apprendre que les hackers, ne voulant pas être associés au piratage informatique, se sont aussi dotés d’un sens de l’éthique!
C’est ainsi que le cours de la TÉLUQ portant sur le Web social présente ce sorte de code déontologique : « L’éthique des hackers est basée sur une série de présupposés à valeur morale. L’expression hacker ethic désigne un ensemble de valeurs et de principes partagés par la communauté des hackers depuis la publication, en 1984, de Hackers : Heroes of the Computer Revolution du journaliste américain Steven Levy. » (1)
Les hackers ne sont pas des pirates informatiques
Vous êtes prêt à concéder que les hackers ne sont pas des pirates, mais vous trouvez que c’est pousser le bouchon un peu loin que de croire qu’ils ont un code d’éthique? Moi aussi, je l’admets, j’ai légèrement souri à cette idée.
Pourtant, on parle de l’éthique des hackers depuis presque 35 ans. Steven Levy, rédacteur en chef de Wired, a d’ailleurs consacré un ouvrage sur le sujet intitulé Hackers : heroes of the computer revolution. Paru en 1984, celui-ci a été traduit en français sous le titre L’éthique des hackers. D’ailleurs, Levy aurait été le premier à utiliser ce terme. (2)
Dans cet ouvrage, Levy décrit le travail de plusieurs hackers des années 50 aux années 90 (dont certains très célèbres, comme Bill Gates) et tente de dégager une « éthique des hackers ».
Les six principes de l’éthique des hackers
Selon Levy, l’« éthique hacker » suit les six principes suivants (3) :
- L’accès aux ordinateurs doit être universel et sans limites.
- Toute information doit être libre.
- Il faut se méfier de l’autorité (décentraliser).
- Il faut juger les hackers selon ce qu’ils font et non ce qu’ils sont (par exemple, l’âge ou l’identité nationale).
- L’art et la beauté peuvent se créer avec un ordinateur.
- Les ordinateurs peuvent améliorer notre vie.
Les principaux traits des hackers
Avec ce livre, Levy comptait réfuter l’idée répandue selon laquelle les hackers étaient des gens froids, sans imagination et sans charisme; pour lui, il s’agissait souvent d’être passionnés et créatifs. Dans une entrevue accordée au site hackstory.net, Levy revient d’ailleurs sur les principaux traits communs aux « hackers » et les décrit comme des personnes « incroyablement créatives dans leur façon d’écrire des codes et dans leur façon de faire face à différents problèmes informatiques ». (3)
Pour conclure
Voilà qui peut certainement contribuer à changer l’image que nous avons des hackers. Je ne sais pas pour vous, mais ils m’ont l’air beaucoup plus sympathiques tout à coup. Quant à l’éthique qui semble émaner de leur philosophie, il serait difficile d’en nier la pertinence (ou à tout le moins l’existence). Ne baignons-nous pas dans World Wide Web où bien des choses semblent avoir été façonnées par des hackers?
Source complémentaire :
Deux définitions de l’éthique des hackers (the hacker ethic)
