L’illustration « On the Internet, Nobody Knows You’re a Dog » célèbre ses 25 ans!
Rien n’oblige une identité numérique à avoir quoi que ce soit à voir avec la personne qui l’a créée. C’est l’observation qui inspira l’illustration devenue célèbre de Peter Steiner, intitulée » On the Internet, Nobody Knows You’re a Dog (Sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien.) » (1)
Une fois c’t’deux chiens devant un ordi…
Cette illustration publiée dans le New Yorker le 5 juillet 1993 (2) met en scène deux chiens dans un bureau. Un des chien, assis sur une chaise devant l’écran de l’ordinateur, se penche vers son compagnon pour lui dire : « On the Internet, nobody knows you’re a dog. » Voyez la copie originale.
J’ai découvert cette expression savoureuse dans un cours sur le Web social que j’ai pris cet été. Je l’adore, car elle fait image et dépeint à elle seule tout un univers : celui de l’identité numérique. Déjà en 1993, à l’époque de sa création, elle mettait en lumière le caractère anonyme du World Wide Web.
Et pourtant la réflexion de son auteur Peter Steiner ne portait que sur l’anonymat de la correspondance en ligne. Et oui, à l’époque le Web social en était encore à ses balbutiements et se résumait au courriel.
« Nobody knows you’re a dog » entre dans la culture pop
Cette phrase n’a pris tout son sens et sa profondeur qu’à travers les années et l’évolution du Web. Comment s’est-elle propagée alors? Selon le Washington Post, c’est en grande partie grâce aux personnalités de la techno et à Alan David Perkins, qui donna ce titre à une pièce de théâtre: « The artwork began to be cited by leading tech figures, and by 1995, that wariness was reflected in Alan David Perkins’s play, “Nobody Knows I’m a Dog.” Steiner’s caption was entering the wider culture. »(4)
En juillet 2013, le Washington Post affirmait que c’était l’illustration la plus souvent reproduite de l’histoire du New Yorker). C’est probablement toujours le cas aujourd’hui. (3)
Un succès qui étonne son auteur
L’expression de Peter Steiner devint donc célèbre, au grand étonnement de l’auteur d’ailleurs. Estimant que cette caricature n’était pas sa meilleure œuvre, Steiner n’a jamais compris l’engouement suscité par celle-ci : « Despite being its creator, Steiner surveys the cartoon with a certain distance. “It still looks to me like one of my cartoons from a long-ago era and not much more,” he says. “I know it’s famous, but I don’t feel any connection to that part of it. I recognize that it’s a pretty good cartoon, but it’s not my favorite one by any means. … “It’s embarrassing, but I’ve never quite understood what all the fuss was about.”»(6)