Réseau très social recherche utilisateur antisocial (pour relation toxique et durable)

Les médias sociaux sont de puissants outils de communication et de marketing. Autant leur utilisation dans la sphère professionnelle ainsi que le partage et les échanges que l’on retrouve dans certains groupes d’intérêt me réjouissent; autant la bêtise abyssale, la méchanceté sans retenue ainsi que l’ignorance crasse et assumée de certains utilisateurs me désespèrent. Pourquoi tant de haine?

 

Quel est le degré de sociabilité du réseau?

Selon Sébastien Paquet, professeur et auteur du cours le Web social à la TÉLUQ : « Plus un réseau permet la diffusion d’informations entre utilisateurs qui ne se connaissent pas déjà, plus il est sociable. La sociabilité d’un réseau dépend principalement du degré auquel il encourage ses membres à partager des informations personnelles et à laisser des traces de leur activité de façon peu restrictive. » (1)

Dans cette optique, Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram auraient un grand degré d’ouverture et de sociabilité, alors qu’un réseau complètement fermé qui favorise plutôt la communication individualisée tel que le système de courriel de Gmail serait considéré comme antisocial.

Mais alors, pourquoi les internautes adoptent-ils autant de comportements antisociaux et toxiques sur des plateformes qui, en théorie, devraient nous inciter à l’ouverture et à la sociabilité?

 

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À chaque avancée technologique, ses nouveaux codes de conduite

Il y a plus de 10 ans, Christine Rosen, éditrice du New Atlantis, expliquait que nous ne faisions que commencer à comprendre les conséquences de notre utilisation des réseaux sociaux. Elle ajoutait qu’avec toute nouvelle avancée technologique, nous devrions considérer quel(s) type(s) de comportements sont encouragés dans l’univers du réseautage en ligne. (2)

On trouve un début de réponse avec Joseph Epstein qui affirmait à la même époque que le réseautage social favorisait (déjà) des interactions en plus grande quantité, mais de moindre qualité. (3)

 

La structure des réseaux sociaux à la base de certains comportements

Il est vrai que la structure même des réseaux sociaux nous encourage à multiplier les contacts de façon plutôt superficielle, plutôt qu’à entrer en véritable communication avec notre réseau virtuel.

Aujourd’hui, il me semble évident que cette démocratisation des modes de communications engendre des effets pervers, dont le trolling et la cyberintimidation. Ceux-ci se glissent même dans des groupes d’entraide Facebook et dans les fils de commentaires suivant les articles de médias reconnus.

 

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L’anonymat, source d’agressivité?

Croyez-vous que l’anonymat expliquerait la violence sur le Web social? Contrairement à l’idée reçue, des chercheurs de l’Université de Zurich ont démontré que les internautes ne seraient pas nécessairement plus agressifs lorsqu’ils œuvrent dans l’anonymat, car « […] les utilisateurs auraient plus d’intérêt à afficher leur identité lorsqu’ils se montrent agressifs sur les réseaux sociaux. » Et oui, ça leur donnerait plus de crédibilité et donc d’attention. (4)

 

Pour conclure

La structure des réseaux sociaux nous apporte un début d’explication sur l’adoption de comportements agressifs (voire même violents) de certains internautes. Dans un prochain billet HYPERLIEN, j’opterai pour une approche psychologique pour expliquer ces comportements.

 

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